De lacs en barrages

Histoire d’une Genèse

Au commencement était l’EAU.

  En ce temps-là, au pays des Mille sources, chaque ruisseau, chaque ruisselet était roi en son domaine et vivait, chacun de son côté.

   La Vienne, tout juste née au pied du Mont Audouze, n’a qu’une hâte, rejoindre au plus vite, aux confins de La Touraine et de l’Anjou, le fleuve royal ; j’ai nommé La Loire.

A deux pas de la Vienne, un petit étang, celui de Servières, où hérons et batraciens vivent en bonne harmonie (surtout les hérons, c’est vrai).

  Un peu plus au nord, la Chandouille, que domine la chapelle du Rat, s’enorgueillit de nourrir les plus belles truites de la région. (parole de pécheur)

  Dans un autre vallon, le Dorat, surgi du côté de la combe nègre, entre Bessat et Bellevue se laisse bercer par le cliquetis des moulins qui jalonnent déjà son cours.

  Et puis La Maulde, encore plus au nord, qui serpente dans les pacages du côté de la Vareille et qui sent qu’un avenir glorieux l’attend.

  En effet, juste après la guerre (1946), on sort des cartons un grand projet : Vassivière.

  Alors là, les choses s’accélèrent : un barrage à Servières et l’étang devient lac. Un barrage sur La Chandouille et le lac du Chammet est né. Le temps d’aménager un canal et les eaux de La Vienne arrivent jusque là. Nouveau canal, d’abord souterrain puis aérien, et l’on a rejoint Le Dorat. Un barrage (remarquable de par son architecture) en aval, le lac de Faux bloque la vallée. Pour utiliser toutes ces eaux, une conduite forcée vers La Maulde, 40 mètres plus bas.

 L’occasion étant trop bonne, on installe une usine au bas de cette conduite, permettant ainsi une production d’électricité, modeste, certes mais non négligeable.

  Et pour terminer, La Maulde va achever le travail et acheminer toutes ces eaux vers Vassivière.

Fin de l’opération : 1952

Cette mutualisation de toutes ces eaux, tous ces ruisseaux au service d’une cause commune, n’était-ce pas ce que certains appellent maintenant « une économie solidaire ? » 🙂

  On n’a rien inventé.

D Ric

Et à propos de VASSIVIERE
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Vous savez tout sur le lac de Vassivière, sur l’île, sur le barrage?

Peut être pas.

  Saviez-vous que le lac porte ce nom à la demande de la famille Vassivière, habitant alors ce lieu et propriétaire de toutes les terres environnantes ?
Logiquement, il aurait dû porter le nom du lieu où est implanté le barrage, en l’occurrence « Auchaise »

  Saviez-vous que la famille Vassivière a accepté de céder tous ces biens, à la condition qu’EDF construise cette passerelle qui relie l’île à la terre ?

  Saviez-vous que lorsque Madame Jeanne Pascal-Vassivière décéda en 1958, son corps fut transporté jusqu’au cimetière de Beaumont, où elle est inhumée, sur une charrette tirée par 2 vaches ? Il se dit (sous réserves) que pour l’occasion, les cornes des vaches auraient été peintes en noir.

  Saviez-vous qu’en 1965, la tombe de Mme Pascal fut profanée et pillée ?

Là aussi, beaucoup de bruits coururent.

Se  souvenant de tous les troubles occasionnés par ce chantier gigantesque, ( gens déplacés,  8 villages ou lieux-dits engloutis, des hectares de terres noyées, 15 ponts au fond des eaux), on n’hésita pas à parler de vengeance et de « la malédiction du lac ».

  D RIC

N’hésitez pas à rajouter (ou à nous transmettre) d’autres anecdotes dont vous auriez connaissance, concernant ce site de Vassivière.


Et à propos de LAVAUD-GELADE
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Le lac de Lavaud-Gelade est un lac artificiel français situé en région Limousin, sur les communes de Royère-de-Vassivière, Saint-Marc-à-Loubaud et de Gentioux-Pigerolles dans la Creuse. D’une surface de 285 hectares, il est alimenté par le Thaurion.

Origine

Le lac de Lavaud-Gelade a été créé entre 1941 et 1943 afin de créer une réserve d’eau pour alimenter, avec une canalisation souterraine, le lac de Vassivière en fonction des besoins en eau de celui-ci.

  • Le barrage

Le barrage de retenue est constitué de terre avec une fondation en granulites. La hauteur par rapport au terrain est de 20,50 m et de 21 m, fondations comprises. L’épaisseur du barrage en crête est de 6,5 mètres et en pied de 83,75 mètres. Le fruit est de 1,5 en amont et en aval. Le volume des terres est de 100 000 m3. La crête est à une hauteur de 676,50 NGF.

  • L’hydrologie
    La surface du lac est de 285 hectares avec un bassin versant de 46 km2. Le volume d’eau stocké est de 21,4 hm3. Le débit de prise est de 4 m3/s avec un débit possible en cas de crues de 75 m3/s