La découverte, lors de la rando vers Chez Gorce, d’un magnifique linteau de porte, m’amène à vous reparler de ces maçons creusois qui ont laissé, un peu partout, dans nos villages des traces de leur savoir-faire.
Quand on évoque la Creuse, on pense immédiatement à ses maçons. Quand on parle des maçons creusois, on pense immédiatement à Martin Nadaud. Mais, bien d’autres creusois l’ont précédé dans ces migrations saisonnières. Au moyen âge, à l’époque où la France se couvrait de cathédrales, un certain Etienne Bonnuel (maçon de La Souterraine) partait déjà, en 1287, en Suède pour participer à la construction de la cathédrale d’Upsal.
Au fil des ans, on retrouve ces Creusois, maçons mais aussi charpentiers, couvreurs, menuisiers, forgerons, tailleurs de pierres sur les chantiers de France: cathédrale de Chartres, digues de La Rochelle, château de Versailles, à Lyon et à Paris lors des grands travaux lancés par le baron Haussman.
La pauvreté des sols et la rigueur du climat sur le plateau de Millevaches imposent, à nos laboureurs creusois, l’abandon des terres à la belle saison et ces grandes migrations pour se procurer un revenu complémentaire qu’ils rapportent en hiver, et qui sera employé au paiement des dettes, à l’achat de semences et parfois à l’acquisition de terres.
Pendant ces absences, ce sont les femmes, les enfants et les « vieillards » qui s’occupent de la ferme.
D. Ric